La contribution du Japon en faveur de la paix et la stabilité dans la région du Sahel
Le Japon a pris la décision officielle de participer à la Coalition pour le Sahel. A cette occasion, M. YONETANI Koji, Directeur général des affaires africaines au Ministère des Affaires étrangères du Japon adresse le message suivant :
« En ce début de nouvelle année, j’ai l’honneur de m’adresser à vous tous, participants à la Coalition pour le Sahel, pour porter à votre connaissance qu’en réponse à l’appel des pays partenaires, le Japon a décidé de se joindre à la Coalition.
Au cours des deux derniers mois de décembre 2020 et de janvier 2021, le ministre japonais des affaires étrangères MOTEGI Toshimitsu a effectué deux tournées successives sur le continent de l’Afrique, se rendant au total dans six pays africains. Elles lui ont fourni des occasions pour réitérer la détermination du Japon à contribuer à la paix et la stabilité de l’Afrique sous la bannière d’une « nouvelle approche pour la paix et la stabilité en Afrique (NAPSA) ». Annoncée lors de la 7e Conférence internationale de Tokyo sur le Développement de l’Afrique (TICAD 7) tenue en août 2019 à Yokohama, cette approche japonaise vise à identifier les causes profondes des conflits et du terrorisme en Afrique et de soutenir notamment le renforcement des institutions des pays africains et de leur gouvernance, et ce dans le respect de l’appropriation par eux-mêmes.
Je voudrais saisir cette occasion pour vous présenter les programmes de la NAPSA en me référant à chacun des quatre piliers de la Coalition.
Bien qu’une intervention militaire ne soit pas envisagée de la part du Japon en matière de « lutte contre les groupes armés terroristes dans les pays du G5» qui constitue le premier pilier de la Coalition, le Japon entend contribuer au deuxième pilier de celle-ci portant sur « le renforcement des capacités militaires des Etats de la région ». En effet, le Japon soutient le renforcement des capacités des pays du Sahel à travers l’assistance pour les centres de formation des opérations de maintien de la paix en Afrique, y compris l’école de maintien de la paix au Mali. Dans cette optique s’inscrivent également différents projets que le Japon met en œuvre de concert avec les Nations Unies pour le déploiement rapide de moyens logistiques pour le maintien de la paix de l’ONU.
Par rapport au troisième pilier qui concerne « l’appui au retour de l’Etat et des administrations sur le territoire », le Japon contribue à la formation des personnes dans les domaines juridique, policier et sécuritaire. Cette contribution s’étend aussi dans le domaine de la santé, étant donné que la propagation du COVID-19 met en exergue la vulnérabilité du système médical et sanitaire des pays africains.
S’agissant enfin du quatrième pilier, « l’aide au développement », le Japon continuera à apporter des appuis en vue de résoudre divers problèmes humanitaires et de développement au Sahel. Dans le contexte actuel, le Japon attache de l’importance à la lutte contre le COVID-19, tout en faisant valoir de nombreux projets de coopération que le Japon a continué à réaliser constamment dans le processus de la TICAD pour promouvoir la couverture sanitaire universelle en Afrique. Le Japon soutient également les formations professionnelles afin d’aider les jeunes à obtenir un emploi, contribuant ainsi à la prévention de leur radicalisation.
Avant de terminer, je tiens à rendre hommage à la détermination ferme des pays du G5 Sahel et des pays et institutions concernés qui se réunissent au seins de la Coalition, à lutter ensemble contre les terroristes qui menacent la paix et la stabilité de la région du Sahel.
La coopération internationale est primordiale en vue de surmonter la double crise du COVID-19 et du terrorisme et de bâtir une société résiliente et inclusive dans la région du Sahel. Dans cette perspective, la Coalition fournira certainement une plate-forme utile pour rassembler de manière flexible divers efforts des pays et institutions concernés.
En ce sens, la Coalition suggère une approche holistique qui ne se limite pas à l’aspect militaire, elle a une résonance avec la NAPSA japonaise. En tant que nouveau membre de la Coalition, le Japon compte s’associer à différentes activités de celle-ci, tout en déployant ses propres efforts. »
YONETANI Koji
Directeur général des Affaires africaines, Ministère des Affaires Etrangères du Japon