Bourse de langue et civilisation japonaises - Voix d’anciens boursiers

2023/1/16


M. Clément DUPUIS
(Boursier de langue et civilisation japonaises)


Séjour au Japon : septembre 2017-août 2018
Université des Ryukyu
   Etudiant en licence de japonais à l’Inalco, j’ai commencé à m’intéresser à la culture d’Okinawa en lisant des articles d’hebdomadaires en japonais pour m’entraîner à la compréhension écrite. J’ai été fasciné par l’histoire de cette préfecture si particulière, longtemps indépendante (royaume des Ryukyu), puis marquée par la Seconde Guerre mondiale (bataille d’Okinawa) et encore aujourd’hui traversée par des tensions liées à la présence de nombreuses bases militaires américaines à travers le territoire.

   J’ai donc décidé de postuler au programme de bourses de langue et civilisation japonaises du MEXT afin de passer un an à l’Université des Ryukyu, avec l’objectif d’approfondir mes connaissances en japonais et de m’imprégner de la culture japonaise et okinawaïenne. J’ai eu la chance d’être retenu et je suis donc parti en septembre 2017.    

   Cette année universitaire très riche m’a permis de suivre des cours de langue et civilisation japonaises à destination des étudiants étrangers, mais aussi quelques cours prévus « pour les Japonais », notamment sur l’environnement et les « peace studies ». Outre les cours de japonais, j’ai également eu la chance de suivre une initiation à une des langues régionales d’Okinawa, appelée « uchinaguchi », pendant un semestre. Enfin, j’ai rédigé pendant
 cette année un mémoire en japonais qui mettait en perspective les trajectoires d’Okinawa et de Guam (territoire non-incorporé des Etats-Unis) quant à la présence des bases militaires américaines.
 
   En parallèle des cours, de nombreuses activités étaient organisées par nos enseignants : cérémonie du thé, théâtre kumi odori, confection de wagashi et visites de lieux emblématiques d’Okinawa (brasserie d’awamori, le saké local ; rédaction du quotidien régional ; sites liés à la bataille d’Okinawa comme le musée du Mémorial de la paix et la grotte d’Abuchiragama, et bien d’autres). A titre personnel, j’ai également beaucoup voyagé à travers l’archipel des Ryukyu et découvert en particulier l’île d’Iriomote, surnommée « la dernière frontière du Japon » et récemment inscrite au patrimoine mondial naturel de l’UNESCO.

   Cette année exceptionnelle m’a permis de progresser en japonais, aussi bien en écrit qu’à l’oral (j’ai par exemple gagné le 2e prix du concours préfectoral d’éloquence en japonais à destination des étudiants étrangers), et de découvrir une facette méconnue du Japon. J’ai aussi gagné en autonomie, car c’était la première fois que j’habitais seul (et aussi loin de ma famille).

   De retour en France, j’ai repris mes études à l’Inalco et effectué un master de relations internationales et de japonais, avant de décrocher un Volontariat International en Administration (VIA) au bureau du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) de Tokyo en tant que chargé de coopération internationale en 2020. Ce contrat de deux ans a finalement été prolongé et j’y suis toujours actuellement. J’ai d’ailleurs récemment eu l’occasion, dans le cadre de mon travail, de revenir à l’Université des Ryukyu pour accompagner le directeur de l’Institut de biologie du CNRS et discuter du potentiel de coopération des deux organismes dans le domaine de la biologie marine... Une manière de boucler la boucle !