Discours de politique générale du Premier ministre KISHIDA à l’occasion de la 211e session parlementaire
2023/1/23

Lors de la session ordinaire de la Diète, qui se réunit chaque année en janvier, il est d'usage que le Premier ministre prononce un discours de politique générale pour présenter les grandes orientations de son gouvernement pour l’année en cours.
Le 23 janvier 2023, le Premier ministre KISHIDA a prononcé son discours de politique générale lors des sessions plénières de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers.
▼ Introduction
▼ Un tournant historique
▼ Renforcement drastique des capacités de défense
▼ Le « nouveau capitalisme »
▼ Politique de l'enfance et de la famille
▼ Bâtir un modèle socio-économique inclusif
▼ Soutenir la réponse aux catastrophes et la reconstruction
▼ Pandémie de la COVID-19
▼ Diplomatie et sécurité
▼ Réforme de la Constitution
▼ Confiance politique
▼ Conclusion
Lors de mon récent déplacement en Europe et en Amérique du Nord, un de mes interlocuteurs m'a demandé pourquoi le Parlement japonais était nommé en anglais « Diet (Diète) » et non « Parliament (Parlement) ». De fait, il semblerait que la majorité des États désignent en anglais leurs assemblées parlementaires sous le terme de « parliament ». Les recherches effectuées montrent que l'étymologie de mot « Diète » est latine et signifie « jour de rassemblement ».
Nous, parlementaires mandatés par le peuple, sommes donc réunis aujourd'hui dans cette salle pour initier un débat au sein de ce Parlement.
La politique consiste en une succession de discussion et de délibération minutieuses, découlant sur des décisions qui sont ensuite débattues par les représentants du peuple réunis au sein du Parlement avant d’être finalement appliquées.
Avec la coopération de l’ensemble des collaborateurs concernés, je mettrai en application les orientations de mon gouvernement, qui auront été décidées après de multiples débats et un examen des plus minutieux, tout comme le projet budgétaire et les amendements qui matérialisent notre détermination, après les avoir soumis à un débat franc et honnête devant nos concitoyens au sein de cette assemblée.
« Étudier », « décider » et « débattre » sont tous des éléments importants voire essentiels. En consacrant nos efforts à l’application de chacun d’entre eux, nous continuerons cette année encore de développer une politique marquée par la confiance et l'empathie.
La Restauration de Meiji puis, 77 ans plus tard, la fin de la Seconde Guerre mondiale. Curieusement, 77 ans après, nous sommes aujourd’hui de nouveau face à un croisement de notre histoire.
L'agression russe contre l'Ukraine. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a montré son incapacité à répondre au défi lancé contre « l'ordre international pacifique fondé sur l'État de droit » auquel le monde avait fermement adhéré. De même, l’affaiblissement de cet ordre international pacifique est devenu évident, notamment par l’action de certains États profitant de cet état de fait : ceux qui cherchent à renforcer leurs liens avec la Russie, ceux qui cherchent à dégager des intérêts notamment dans le domaine de l’énergie, ceux qui poursuivent le développement de missiles nucléaires...
À cela s’ajoute un défi qui ne peut plus attendre et qu’on peut désigner dans son sens le plus large de défi de la durabilité : la question de plus en plus pressante du changement climatique, les défis globaux telles que la lutte contre les maladies infectieuses ou encore les disparités qui sont apparues partout dans le monde.
Autre élément manifeste, l’évolution et l'altération de la mondialisation, dont on pensait qu'elle apporterait unité, paix et prospérité à notre planète, illustrées par des chaînes d'approvisionnement fragiles et instables, une crise énergétique et alimentaire à l'échelle mondiale ainsi qu'un investissement dans les personnes insuffisant.
Face à ces réalités, nous devons désormais prendre une nouvelle direction.
Nous devons faire fi de ce qu’on considérait comme le bon sens dans les époques passées et faire preuve d’une détermination ferme ainsi que d’une vision adaptée à notre époque, afin de générer un ordre social, économique et international propre à cette nouvelle ère.
Cette approche est d’ailleurs partagée par les chefs d'État et de gouvernement des pays dans lesquels je me suis rendu la semaine dernière en ma qualité de président du G7.
Le Japon ne se contentera pas d'assurer le succès du Sommet [du G7] à Hiroshima en mai prochain, mais assumera également tout au long de cette année sa responsabilité à la tête du G7 pour initier des actions à l’échelle internationale.
Ensemble, nous surmonterons ces grands remous de l'Histoire et veillerons à transmettre à la génération suivante cette nation qui porte le nom de Japon.
N’est-ce pas en unissant nos forces que nous continuerons de bâtir ensemble un nouvel âge pour la construction nationale (kunizukuri) ainsi qu’un ordre international stable.
Forts de cette détermination, nous avons défini en fin d'année dernière des mesures dont une nouvelle stratégie de sécurité nationale, après plus d’un an de débats et d’expertises.
Notre priorité majeure est le développement d'une diplomatie dynamique, qui nécessite en parallèle une capacité de défense pour lui venir en soutien. Face à l’environnement sécuritaire le plus tendu et le plus complexe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous avons mené des simulations hyperréalistes pour savoir si nous serions en mesure de protéger la vie de nos concitoyens en cas de nécessité. Nous avons ainsi réalisé un renforcement drastique de nos capacités de défense afin de reconfigurer un appareil défensif suffisant.
Nous avons sécurisé un budget de 43 trillions JPY sur cinq ans pour la défense et les mesures suivantes ont été prises : possession d'une capacité de contre-offensive pour dissuader des attaques adverses, refonte complète du système de défense dans la zone sud-ouest du territoire, réponse face à de nouveau environnements tels que le cyberespace et l'espace extra-atmosphérique, maintenance des équipements et renforcement des stocks de munitions, renforcement de la coopération entre les Garde-côtes du Japon et les Forces d’autodéfense, aide au renforcement structurel des industries de défense et aux transferts d'équipements de défense, application volontaire des fruits de la recherche et du développement (R&D) dans le domaine de la sécurité et de la défense, etc.
Ces efforts devront être maintenus et renforcés à l'avenir. Pour ce faire, nous devrons à partir de 2027 (an 9 de l’ère Reiwa) y ajouter chaque année de nouvelles ressources financières stables à hauteur de 4 000 milliards JPY. Une fois avoir fait notre maximum en matière de réforme administrative (réforme des dépenses publiques, utilisation des surplus budgétaires et sécurisation des recettes non fiscales, etc.), nous ne laisserons pas aux générations futures le poids du quart restant à couvrir dans ce budget et assumerons notre responsabilité vis-à-vis d’elles d’y répondre d’ici l'exercice 2027.
Même si cette décision représente une évolution majeure de la politique de sécurité et de défense du Japon, elle s’inscrira dans le cadre de notre constitution ainsi que du droit international. Je tiens à réaffirmer clairement qu'elle ne modifiera pas la position du Japon, qui restera une nation pacifique fermement attachée aux « trois principes non-nucléaires » et à une politique centrée sur la défense nationale.
Un modèle économique qui ne laisse pas le marché être roi lorsqu’il est confronté aux provocations de régimes autoritaires, mais vient à bout de la concurrence entre États à travers une collaboration des secteurs public et privé. Un modèle économique qui ne se limite pas à abaisser les coûts de production et de main-d’œuvre, mais assure la protection des matières premières comme des technologies stratégiques et garanti la résilience des chaînes d'approvisionnement.
Enfin, un modèle économique qui permet de surmonter les nombreux défis sociaux qui constituent la face sombre engendrée jusqu’à présent par le système économique, comme les questions liées au changement climatique ou les inégalités.
Le « nouveau capitalisme » que je promeus se base sur cette approche des problématiques qui sont communes à tous les pays.
En faisant de la collaboration public - privé une dynamique pour transformer les problématiques sociétales en moteurs de croissance, nous combinerons leur résolution avec la réalisation de la croissance économique. Nous bâtirons ainsi un modèle socio-économique durable et inclusif.
Assurons une véritable reprise de notre économique et remettons le pays sur la voie de la croissance cette année, alors que nous sommes sur le point de sortir de la pandémie de la COVID -19 et de retrouver pleinement notre quotidien.
Sans activité économique il n’y aurait pas de finances publiques. Nous travaillerons donc à remettre sur pied notre économie et assainir les finances publiques.
En nous reposant sur le socle bâti continuellement que représente la croissance économique, nous continuerons de réformer le marché du travail afin d’établir une « structure » permettant une revalorisation durable des salaires.
Ceci nécessite avant tout une revalorisation salariale qui soit supérieure à l’actuelle hausse des prix à la consommation.
Le Gouvernement consacrera toute son énergie aux investissements et aux réformes en faveur de la croissance économique. Il augmentera le salaire des agents du secteur public ainsi que celui des salariés des entreprises participant à des marchés publics.
Afin d’augmenter les salaires dans les PME, nous renforcerons également les mesures destinées à améliorer la productivité, à optimiser la gestion de la sous-traitance, à favoriser les prix intermédiaires et à rationaliser les contrats de freelance.
Au final, nous bâtirons une société où une main-d’œuvre diversifiée et des individus motivés travailleront au maximum de leurs capacités, ce qui augmentera la productivité dans les entreprises et conduira à de nouvelles augmentation salariales, permettant la pérennisation de ces dernières.
Pour ce faire, en plus de régulariser les personnes occupant un emploi non régulier qui le souhaitent, nous accélérerons la réforme du marché du travail sur trois fronts en nous plaçant du point de vue des salariés : soutien aux plans de développement des compétences à travers la requalification (reskilling), établissement d'une rémunération au mérite sur le modèle japonais et promotion de la mobilité professionnelle vers les secteurs de croissance.
Concernant la requalification (reskilling), nous fournirons des aides aux compétences en mettant l’accent sur les secteurs de croissance tels que la transformation verte (transition vers les énergies propres) (GX), la transformation numérique (DX) et les startups. Dans le même temps, les aides destinées aux salariés en CDI, qui sont principalement délivrées via les entreprises, seront revues afin de se recentrer sur les aides directes à la personne. À cela s’ajoutera la création d’un cadre pour fournir une aide coordonnée allant de la requalification (reskilling) à la conversion professionnelle, et ce indépendamment de l'âge et du genre. Nous favoriserons également la remise à niveau des compétences dans une perspective à plus long terme.
En parallèle, nous souhaitons que les entreprises continuent de s’organiser pour accueillir en leur sein de tels profils.
Face à une accentuation de la concurrence pour attirer les bons profils, il est impératif que les entreprises passent d’un système de rémunération basé sur l'ancienneté à un système de rémunération au mérite à la japonaise, où les compétences répondant aux besoins professionnels sont estimées à leur juste valeur et sont répercutées sur les augmentations salariales.
D'ici juin 2023, nous proposerons une modélisation catégorisant les méthodes d’introduction d’un système de rémunération au mérite adapté aux besoins des entreprises japonaises.
La Russie a utilisé l’énergie comme une arme de guerre. Les pays dont les populations connaissent d’importantes perturbations au quotidien ont commencé à mettre en place une stratégie déterminée consistant à faire « d'une pierre trois coups (sic) » pour réaliser simultanément les trois objectifs de la décarbonation, d'un approvisionnement énergétique stable et de la croissance économique.
La mesure « GX » du Japon a également été conçue pour réaliser ces trois objectifs.
La « tarification du carbone pour favoriser la croissance (Pro-Growth Carbon Pricing) », qui générera sur dix ans plus de 150 000 milliards JPY en investissements public et privé. L’État mettra en place un nouveau cadre pour un investissement initial (upfront investment) de 20 000 milliards JPY. Nous favoriserons la sobriété énergétique, les applications concrètes de l’hydrogène et de l'ammoniac, ainsi que la recherche et développement (R&D) dans les technologies de décarbonation comme les énergies renouvelables et le nucléaire civil.
Le « nouveau capitalisme » a pour vocation d’incarner un partenariat public-privé dans lequel l'État incite les investissements privés en fournissant un plan pluriannuel, en s'engageant sur un budget, en augmentant la visibilité et en permettant un taux de rendement attendu prévisible. Nous soumettrons un projet de loi à cet effet durant cette session parlementaire.
Nous mobiliserons toute les capacités des secteurs public et privé pour relever le défi de cette réforme majeure sur le plan économique, sociale, industrielle et régionale qui porte le nom de mesure « GX ».
Un approvisionnement énergétique stable présuppose d’assurer une diversification des sources d’énergie.
En plus des initiatives visant à maximiser le déploiement des énergies renouvelables, comme le raccordement des réseaux électrique de Hokkaido et du Honshu - une préoccupation de longue date -, nous réemploierons les sites des centrales nucléaires déclassées pour y installer des réacteurs innovants de nouvelle génération et prolongerons pour une période déterminée la durée d'exploitation des centrales nucléaires existantes, avec pour principes premiers de garantir leur sûreté et d’obtenir l’acceptation des communautés locales. En outre, mon Gouvernement prendra l'initiative pour poursuivre les opérations de traitement des déchets ultimes.
Face à la crise énergétique mondiale, l’importance d’une transition énergétique réaliste en Asie ne cesse de se renforcer. Le Japon apportera son soutien à la décarbonation de l'Asie en donnant corps dès ce printemps au concept d’une « communauté asiatique à zéro émission (Asia Zero Emissions Community) », que le Japon promeut depuis l'année dernière.
Je voudrais tout d’abord mettre en avant la carte « My Number », véritable passeport de la société numérique.
En multipliant les innovations, nous avons fait passer le nombre de demandes d'affiliation de 55 millions à 85 millions au début de l'année dernière. La carte « My Number » est désormais l'outil d'identification le plus usité au Japon, loin devant le permis de conduire.
Avec cette carte, il devient possible de dématérialiser les documents d’identification comme le permis de conduire ou toutes les autres catégories de permis nationaux, ainsi que d'accomplir les formalités en ligne pour les déductions des frais médicaux et le « Hometown Tax » (furusato nozei) [NdT Système au Japon qui permet aux contribuables qui vivent dans les zones urbaines de contribuer aux zones rurales en échange d’un crédit d’impôt sur le revenu et de taxe municipale] lors de la déclaration d'impôt.
Concernant les soins médicaux, un simple smartphone suffira à l’avenir pour obtenir un rendez-vous dans un établissement de soins ou vérifier le détail de son traitement sans avoir sur soi son billet d'examen médical ou sa carte d’assuré médical. Les smartphones munis des informations de la carte « My Number » remplacent aussi de plus en plus la carte d'étudiant pour attester de son âge, pour effectuer des achats ou encore pour acheter des places de concert.
Les secteurs public et privé collaborent pour donner naissance à une société où l’intégralité des services, publics comme privés, nécessitant de prouver son identité pourront être utilisés simplement et facilement.
Nous travaillerons également à la révision complète de la réglementation analogique qui bloque la transformation numérique.
Plus précisément, nous appliquerons sur une période de deux ans (2022 – 2024) et en une seule fois diverses réformes, comme la possibilité d'effectuer en ligne les diverses formalités administratives ou la révision des règlementations nécessitant la fourniture d'informations uniquement sous le support d’une disquette informatique.
Nous passerons au crible les 40 000 lois et règlementations et, une fois les préparatifs terminés, nous soumettrons à cette assemblée un projet de loi pour les modifier en une seule fois.
Il y a quelques jours, une équipe privée nippo-américaine a développé un traitement qui limite la progression de la maladie d'Alzheimer, une première mondiale qui suscite beaucoup d’attentes quant à une véritable distribution au niveau mondial, s’est vu accordé une autorisation accélérée de mise sur le marché par les autorités sanitaires américaines (FAD).
C'est un grand plaisir de voir qu'une innovation venue du Japon, une première mondiale, dépasse nos frontières pour apporter une lueur d’espoir aux personnes souffrant de troubles cognitifs ainsi qu’à leurs proches.
Pour permettre à de telles informations de nous parvenir en continu, nous soutiendrons les investissements en R&D dans les domaines stratégiques (semi-conducteurs, technologies quantiques, intelligence artificielle et technologies de communication de dernière génération, biotechnologie, espaces extra-atmosphérique et océanique) en adoptant une approche stratégique nationale qui s’inscrive à moyen et long termes. Dans le même temps, nous nous attacherons à réformer les réglementations qui entravent l'innovation.
Nous allons également procéder à une refonte des facultés des sciences et d'ingénierie pour répondre aux besoins de notre société et continuer de soutenir les jeunes chercheurs.
Enfin, nous augmenterons le nombre de Japonais partant étudier à l’étranger et continuerons d’accueillir les étudiants étrangers prometteurs dans le but d'améliorer la qualité de l’enseignement à travers une révision du traitement des personnels enseignants, d'internationaliser notre système éducatif et de former un vivier professionnel apte à évoluer à l’international.
Dans deux ans se tiendra l'EXPO 2025 Osaka, Kansaï. En tant que champs d’expérimentation pour la société du futur, avec des voitures volantes, nous présenterons au reste du monde un Japon innovant et dynamique.
Notre objectif est de plus que décupler en cinq ans les investissements dans les startups, de développer les programmes destinés à découvrir et former des talents exceptionnels, de renforcer le financement de la recherche et développement expérimentales (R&D Venture), d’attirer les meilleures universités européennes et américaines pour donner corps au concept d’un Campus international des startups (Global Startup Campus) et de soutenir l'innovation ouverte (open innovation) par une collaboration entre les grands groupes et les startups au moyen de la fiscalité.
En outre, un nouveau système de garantie de crédit sera mis en place pour permettre aux jeunes entrepreneurs de lever des fonds sans avoir à se porter caution personnelle.
Nous créerons également un environnement dans lequel les travailleurs étrangers pourront avoir un rôle actif, en adoptant par exemple un nouveau système pour accueillir des travailleurs hautement qualifiés et de classe internationale.
Les grands groupes qui tirent aujourd’hui l'économie japonaise étaient à l’origine des « startups » fondées dans le Japon d’après-guerre. Nous réaliserons un second boom de l'entrepreneuriat, qui fera suite à celui d'après-guerre, et créerons des entreprises aptes à servir de moteur à l’économie du Japon de demain.
Si nous réussissons à résoudre la problématique durable de générer un flux allant « de l'épargne vers l'investissement », nous pourrons réaliser un cercle vertueux en matière de croissance et de revenu des actifs par une augmentation des ressources financières des ménages et un élargissement de l'offre de capital de croissance.
Dans cette optique, nous avons décidé d'élargir radicalement le NISA (Nippon Individual Saving Account) et de le rendre pérenne, en doublant sur cinq ans le nombre total de comptes NISA ainsi que le volume des dépôts bancaires.
Au nom de la stratégie nationale, nous prendrons des mesures pour soutenir la constitution d'actifs dans le but d’en doubler les revenus de gestion à long terme.
Le moment n’est-il pas venu de mettre en œuvre ces politiques de manière vigoureuse ?
J'ai déclaré que le « nouveau capitalisme » était un défi destiné à créer un nouveau modèle socio-économique « durable » et « inclusif ».
En prenant en considération la « durabilité » et « l'inclusivité » de notre modèle socio-économique, nous avons fait de la « politique de l'enfance et de la famille » son élément le plus essentiel.
Du fait de la baisse rapide du taux de natalité, on estime le nombre de naissances à moins de 800 000 pour 2022, plaçant le pays dans une situation critique où la capacité à assurer le fonctionnement de la société est remise en question. Gérer la politique de l'enfance et de la famille est une question urgente qui ne peut être reportée.
Nous devons créer un modèle socio-économique qui donne la priorité aux enfants et inverse le taux de natalité.
En adéquation avec les trois grandes orientations que j'ai indiquées au secrétaire d'État en charge de la politique de l'enfance, nous allons étudier des mesures concrètes afin de renforcer la politique de l'enfance et de la famille. Pour réduire la pression des dépenses scolaires dans l’enseignement supérieur, nous travaillerons également à l'introduction d'un système de remboursement des emprunts étudiants une fois entré dans la vie active.
Durant cette phase d’étude, une priorité absolue doit être donnée aux suggestions faites par les personnes concernées. Je commencerai par écouter avec attention les remarques des « acteurs » de l'enfance et de l’éducation des enfants - les pères, les mères, les personnels travaillant dans le domaine des services à l’enfance ainsi que les jeunes – de tout le pays. Nous souhaitons mettre en place une politique de lutte contre la baisse de la natalité d’une dimension encore jamais vue et qui implique tout le monde, indépendamment de l'âge ou du genre.
Puis, sous l’autorité de l'Agence nationale pour l'enfance et la famille (Children and Families Agency) qui sera créée en avril prochain, nous procèderons à une compilation systématique des politiques relatives à l'enfance et à la famille essentielles pour notre société et présenterons en juin un cadre général pour doubler le futur budget consacré à l'enfance et à la famille pour les grandes orientations de notre stratégie.
La politique de l'enfance et de la famille représente le meilleur des investissements dans l'avenir. Pour l’appliquer de manière efficiente, nous allons d'abord en identifier le contenu substantiel, puis, en fonction de ce dernier, nous y apporterons diverses modifications en réfléchissant aux moyens que nous avons pour soutenir cette politique tous ensemble et de façon continue : les relations avec les différents régimes d'assurance, le rôle de l'État et des collectivités locales ou encore la nature des aides à apporter à l'enseignement supérieur.
Créer une société où l’on puisse avoir des enfants et les élever en toute sérénité. Ne devons-nous pas travailler ensemble sur cette question, qui nous concerne tous, toutes générations confondues ?
Dans le même temps, nous œuvrerons à l’établissement d’un système de sécurité sociale durable, qui instaure une entraide en fonction de ses capacités, en limitant l’augmentation de la charge sur les jeunes générations et en augmentant le nombre de personnes soutenant le régime de protection sociale, avec, par exemple, la protection universelle pour tous les travailleurs.
Une société où les motivations de chacun pourront pleinement s’exprimer, peu importe l’environnement où l’on évolue.
Afin de créer ce modèle socio-économique inclusif, nous nous focaliserons tout particulièrement sur les politiques destinées à permettre aux femmes, à la jeunesse et aux collectivités rurales d’exprimer leur potentiel.
À cette fin, nous travaillerons sur plusieurs fronts, en procédant notamment à une révision du « seuil du 1,03 millions JPY » [NdT. désigne le revenu annuel maximal des personnes travaillant à temps partiel pour bénéficier des avantages fiscaux afférents], et du système dit du « mur des 130 millions JPY » [NdT. système permettant aux personnes dont le revenu annuel totalise au maximum 130 millions JPY d’être affiliées au régime social de leur conjoint ou de leur tuteur légal], considérés comme un obstacle à l'activité économique des femmes, afin d’instaurer un système qui facilite la prise de congés de maternité aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
Enfin, nous travaillerons également à la révision des lois relatives à la prévention des violences conjugales et à la protection des victimes afin de renforcer les actions de lutte contre les violences conjugales.
Grâce à ces différentes initiatives, nous assurerons des revenus plus élevés aux jeunes ainsi qu’aux jeunes ménages et créerons une société où les jeunes pourront vivre en ayant espoir en l'avenir.
Nous consacrerons tous nos efforts à la redynamisation des industries clés de nos régions.
S’agissant de l'industrie touristique, nous stimulerons la demande par le biais d’aides en faveur du tourisme intérieur, que nous couplerons avec la promotion du tourisme à forte valeur ajoutée et l’amélioration de l'attrait touristique de nos régions, au moyen par exemple des parcs nationaux. Le but est de remplir le plus rapidement nos objectifs de porter les dépenses des touristes étrangers au Japon à 5 000 milliards JPY et le total des dépenses du tourisme intérieur à 20 000 milliards JPY.
S’agissant des secteurs de l’agro-alimentaire, de la sylviculture et de la pêche, notre objectif est de renforcer notre sécurité alimentaire en favorisant la production au niveau national d'engrais, d'alimentation animale et des principales cultures céréalières, et, dans le même temps, en faisant que ces secteurs soient professionnellement attractifs et aptes à susciter des vocations.
Concernant les exportations de produits issus de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, nous développerons les aides à l’export dans l’optique d’anticiper notre objectif de réaliser un volume de 2 000 milliards JPY en 2025.
Pour le réseau autoroutier, véritable fondement de l'économie locale, nous développerons un système destiné à lutter contre le vieillissement des chaussées et à instaurer des opérations continues de modification et d'amélioration, y compris l’établissement d’autoroutes à quatre voies. Les subsides officiels seront également étendus à la « refonte » des transports publics locaux.
En outre, nous soutiendrons l'implantation d'entreprises à l’échelle locale, attirerons une main d’œuvre et des financements étrangers, développerons des stades, des grandes salles évènementielles (arena) et des structures pour des activités sportives, culturelles et pédagogique à travers des partenariats public-privé, et travaillerons sur des amendements destinés à insuffler une nouvelle dynamique aux collectivités territoriales.
L'initiative à l’origine de toutes les actions en faveur du développement local est le concept d’une nation de cités-jardins connectées (Vision for a Digital Garden City Nation), qui vise à résoudre les problématiques sociales des collectivités locales au moyen des technologies numériques et à instaurer une « société qui permette à chacun de vivre commodément et confortablement partout dans le pays ».
Conjointement au développement constant d’infrastructures numériques telles que la fibre optique et la 5G, nous poursuivrons l’implantation effective du numérique jusque dans les recoins les plus éloignés du pays.
En premier lieu, des projets combinant agriculture intelligente, livraison par drone et services de surveillance à distance seront développés sur 150 sites dans les régions montagneuses du Japon.
En avril prochain, nous lancerons un nouveau système permettant la conduite automatisée de niveau 4. L’objectif est de mener d'ici 2025 des études pilotes de véhicules automatisés dans l’ensemble des départements japonais.
N’allons-nous pas créer un Japon où tout un chacun peut s’épanouir, où qu’il se trouve ?
Parallèlement au développement continu du plan quinquennal pour l’accélération de la prévention et de la réduction des risques de catastrophes, ainsi que de l’établissement de la résilience nationale (Five-Year Acceleration Plan for Disaster Prevention, Disaster Mitigation, and Building National Resilience), un nouveau plan directeur pour la résilience nationale sera élaboré afin de renforcer à moyen et long terme ainsi que de manière durable et pérenne la prévention et la réduction des catastrophes ainsi que la résilience nationale.
Nous prendrons toutes les mesures possibles pour faire face aux situations de crise comme les fortes chutes de neige ou la grippe aviaire, en apportant notamment notre appui aux collectivités locales en temps voulu.
Nous renforcerons nos capacités de réaction aux catastrophes et aux accidents en affinant les prévisions météorologiques pour affronter typhons et pluies torrentielles, en renforçant les mesures pour lutter contre l’insolation et préserver des vies humaines des chaleurs extrêmes, ou en soumettant un projet de loi pour garantir la sécurité des navires de plaisance après l'accident d'un bateau touristique à Shiretoko dans le Hokkaido.
Nous collaborerons également avec la population locale pour faire avancer la reconstruction de Fukushima, qui est le dossier prioritaire de mon gouvernement.
L'année dernière, des résidents ont pu pour la première fois regagner leurs foyers situés dans des zones où de tels retours étaient considérés comme durablement problématiques.
Nous gardons l’objectif de lever l'ordre d'évacuation pour les centres de reconstruction spécifiques et de revitalisation restants et réaliserons aussi des actions concrètes pour permettre le retour dans les autres zones soumises à restriction des personnes qui le désirent.
Parallèlement à cela, l’ensemble de mon gouvernement s’attèlera à promouvoir un développement communautaire (machizukuri) à travers la culture et les arts, notamment cinématographiques, à poursuivre le déclassement [de la centrale de Fukushima Dai-ichi] et de la gestion des eaux traitées par filtrage ALPS (Système avancé de traitement des liquides), et le développement de l’Institut de Fukushima pour la Recherche, l'Enseignement et l'innovation (Fukushima Institute for Research, Education and Innovation ou F-REI). Nous traiterons la question de la reconstruction et de la revitalisation de Fukushima avec la responsabilité qui s’impose.
Concernant la situation épidémique actuelle, nous mettrons tout en œuvre pour maintenir les mesures de prévention des infections ainsi que notre système de santé, et ferons notre maximum pour surmonter cette huitième vague.
En principe, nous poursuivrons au cours de ce printemps les discussions pour retirer la COVID-19 de la Loi relative aux mesures de lutte contre les nouveaux types de virus grippaux et la considérer comme une maladie infectieuse de catégorie 5. Nous examinerons et organiserons la transition graduelle des différentes mesures et politiques de lutte afférentes, telles celles relatives au système de santé et aux aides publiques.
S’agissant du port du masque sanitaire, nous souhaitons redéfinir notre approche et la combinant avec la reclassification [de la COVID-19] dans la catégorie 5 des maladies infectieuses. Dans un premier temps, je tiens à m’assurer de nouveau que chacun soit bien au fait du principe actuellement en vigueur, à savoir qu’en « règle générale » le port du masque n’est pas obligatoire en extérieur.
Le PIB et la valeur ajoutée des entreprises ont d’ores et déjà retrouvé leurs niveaux d'avant la COVID, tout comme le taux effectif de vacance d'emploi. Nous n’aurons de cesse de poursuivre nos efforts pour permettre à la population de revenir à la normalité à tous les niveaux : chez eux, à l'école, sur leur lieu de travail, au sein de leur communauté.
Afin d’apporter une réponse appropriée aux futures crises sanitaires, nous soumettrons à la Diète un projet de loi relatif à la création d’une Direction générale de la gestion des crises épidémiques au sein du Bureau du Cabinet du Premier ministre, et d’un centre japonais, équivalent au Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).
Cette année, le Japon assume la présidence du G7 et siège parmi les membres non permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous profiterons de cette occasion pour mener des initiatives en faveur de la paix et de la prospérité internationales.
Avec la poursuite de l’agression russe contre l'Ukraine, un acte brutal qui ébranle les fondements de l'ordre international, l'environnement sécuritaire autour du Japon est le plus tendu et le plus complexe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Aucune tentative unilatérale pour modifier le statu quo par la force ne sera acceptée dans aucune partie du monde. A l’occasion du sommet du G7 à Hiroshima, je souhaiterais réaffirmer au monde entier notre ferme détermination à défendre ce principe et à maintenir un ordre international libre, ouvert et fondé sur l'État de droit.
De même, les Membres du G7 seront unis et renforceront leur engagement vis-à-vis du « Sud global » (Global South) pour que la communauté internationale toute entière coopère pour répondre aux différents défis globaux. À cette fin, nous apporterons une réponse coordonnée aux crises énergétique et alimentaire ainsi qu’aux risques de ralentissement de l'économie mondiale. Nous continuerons également de soutenir fermement les sanctions contre la Russie et les aides à l'Ukraine.
Nous profiterons du sommet [du G7] qui se tiendra à Hiroshima, ville ayant subi un bombardement nucléaire, pour mener les actions internationales en faveur d’un monde sans armes nucléaires. Avec les conseils avisés du comité international des sages pour un monde sans armes nucléaires, nous développerons des actions réalistes et pratiques en nous appuyant sur nos initiatives passées et existantes, à commencer par le « Hiroshima Plan Action ».
Nous devrons également traiter de nombreux autres défis : problématiques régionales, sécurité économique, droits de l'homme, changement climatique, santé et développement. Le Japon jouera son rôle d’initiateur dans la réponse à cette multitude de préoccupations.
Le Japon veillera aussi à renforcer les fonctions des organes onusiens, y compris par la réforme du Conseil de sécurité.
Le Japon poursuivra également le renforcement de ses relations bilatérales sur la base des relations de confiance qu'il a développées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les relations avec les États-Unis constituent l’axe central de la diplomatie du Japon. Conformément à la récente déclaration conjointe Japon – États-Unis [NdT du 11 janvier 2023], nous continuerons de renforcer les capacités de dissuasion et de réponse de l'alliance nippo-américaine, et de contribuer à la paix et à la stabilité régionales comme à la prospérité de la communauté internationale. Nous collaborerons aussi en matière de sécurité économique, comme dans la coopération relative aux chaînes d'approvisionnement résilientes ou aux semi-conducteurs, notamment via divers canaux dont la version économique de la « Réunion 2+2 ».
Parallèlement au renforcement de l’alliance nippo-américaine, nous continuerons de travailler à réduire la charge que représentent les bases américaines implantées au Japon. Dans l’optique d’une rétrocession complète de la base aérienne de Futenma le plus rapidement possible, nous poursuivrons la relocalisation de cette dernière à Henoko. Nous doterons également Okinawa d’une économie forte.
Tout en utilisant au mieux le Dialogue quadrilatéral (« Quad ») (Australie, États-Unis, Inde et Japon) et en approfondissant nos collaborations avec nos partenaires, notamment en Asie, en Europe et en Océanie, nous travaillerons à renforcer davantage notre coopération destinée à promouvoir un « Indopacifique libre et ouvert ». Nous transmettrons les résultats de notre présidence du G7 au G20, que l'Inde préside, et les relierons au Sommet spécial pour célébrer les 50 ans de l'amitié et de la coopération Japon - ASEAN, puis les diffuserons comme un message de l’Asie au reste du monde. Nous viserons également à produire des résultats tangibles dans la mise en œuvre effective et une expansion du Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP), tout en maintenant une ouverture de haut niveau, ainsi que dans le cadre d’initiatives telles que le Cadre économique pour l'Indo-Pacifique (Indo-Pacific Economic Framework ou IPEF) ou la libre circulation des données en toute confiance (data free flow with trust ou DFFT).
La paix et la stabilité régionales demeurent essentielles. Par rapport à la Chine, nous revendiquerons ce qui doit l’être - notamment concernant ses tentatives unilatérales pour changer le statu quo par la force en mers de Chine orientale et méridionale - et réclamerons qu’elle adopte des comportements responsables. Conscients que cette année marque les 45 ans du Traité de Paix et d'Amitié entre le Japon et la République populaire de Chine, nous multiplierons les dialogues soutenus, y compris au plus haut niveau et même sur les sujets épineux, et continuerons d’établir, grâce à nos efforts mutuels, une « relation constructive et stable » afin de coopérer sur les défis communs.
Avec la République de Corée, un voisin important avec lequel nous devons coopérer pour relever les différents défis globaux, nous maintiendrons des échanges étroits afin de rétablir et développer des relations bilatérales saines, sur la base des relations d'amitié et de coopération qui ont suivies la normalisation de nos relations diplomatiques [NdT en 1965].
S’agissant de nos relations avec la Russie, ces dernières sont rendues difficiles par l'agression russe contre l'Ukraine. Le Japon reste cependant attaché à sa position de résoudre nos différents territoriaux et de conclure un traité de paix. Nous ne tolérerons jamais les lancements balistiques que la Corée du Nord mène à une cadence et sous une forme sans précédent. Conformément à la Déclaration de Pyongyang conclue entre le Japon et la Corée du Nord, notre objectif est d’apporter une réponse globale aux diverses questions encore en suspens, telles que les enlèvements ou le programme nucléaire et balistique, de régler notre passé malheureux et de normaliser nos relations diplomatiques. Parmi ces dernières, la question des enlèvements – la plus importante de toutes - constitue un grave problème humanitaire et sa résolution ne saurait attendre. Nous montrerons notre résolution et saisirons toutes les occasions possibles pour assurer le retour rapide de toutes les victimes au Japon. Je suis moi-même prêt à rencontrer directement le Président Kim Jong-un sans aucune condition préalable.
L'un des outils majeurs de cette diplomatie multilatérale et bilatérale est la coopération au développement. Nous modifierons d’ici la fin du premier semestre 2023 la Charte de la coopération au développement, qui fixe nos orientations pour les dix prochaines années, afin de donner la prédominance aux discussions sur une réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) conforme au principe de la « sécurité humaine ».
J'espère sincèrement que ce Parlement mène un débat des plus approfondi en vue de la toute première réforme de la Constitutionnelle depuis sa promulgation.
Sans la confiance des autres, vous ne pouvez rien faire. Je suis d’autant plus attristé que j’ai toujours pensé en tant que politicien que la confiance représentait le fondement essentiel de l’action politique. À l'avenir, nous travaillerons à différentes réformes destinées à éviter qu’une telle situation ne se reproduise.
S’agissant de l'ancienne Église de l'Unification, nous appliquons constamment les nouveaux textes de loi adoptés lors de la session extraordinaire de la Diète de l'année dernière dans le but d'apporter des aides efficaces aux victimes et d'éviter la récurrence d’une telle situation. Nous œuvrerons à avoir une juste appréhension de la situation et améliorerons l’organisation du conseil aux victimes.
Je continuerai de faire mon possible pour remplir la mission historique qui m'a été confiée, afin de transmettre aux générations futures ce pays qui porte le nom de Japon. C’est ensemble que nous progresserons pas à pas sur cette voie.
J’en appelle à la compréhension et au soutien continus de nos concitoyens.
Merci de votre attention.
Traduction provisoire et purement informative
Le 23 janvier 2023, le Premier ministre KISHIDA a prononcé son discours de politique générale lors des sessions plénières de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers.
▼ Introduction
▼ Un tournant historique
▼ Renforcement drastique des capacités de défense
▼ Le « nouveau capitalisme »
▼ Politique de l'enfance et de la famille
▼ Bâtir un modèle socio-économique inclusif
▼ Soutenir la réponse aux catastrophes et la reconstruction
▼ Pandémie de la COVID-19
▼ Diplomatie et sécurité
▼ Réforme de la Constitution
▼ Confiance politique
▼ Conclusion
I. Introduction
À l'occasion de l'ouverture de cette 211e session parlementaire de la Diète, je souhaiterais présenter un certain nombre de mes prises de position en matière de politique nationale.Lors de mon récent déplacement en Europe et en Amérique du Nord, un de mes interlocuteurs m'a demandé pourquoi le Parlement japonais était nommé en anglais « Diet (Diète) » et non « Parliament (Parlement) ». De fait, il semblerait que la majorité des États désignent en anglais leurs assemblées parlementaires sous le terme de « parliament ». Les recherches effectuées montrent que l'étymologie de mot « Diète » est latine et signifie « jour de rassemblement ».
Nous, parlementaires mandatés par le peuple, sommes donc réunis aujourd'hui dans cette salle pour initier un débat au sein de ce Parlement.
La politique consiste en une succession de discussion et de délibération minutieuses, découlant sur des décisions qui sont ensuite débattues par les représentants du peuple réunis au sein du Parlement avant d’être finalement appliquées.
Avec la coopération de l’ensemble des collaborateurs concernés, je mettrai en application les orientations de mon gouvernement, qui auront été décidées après de multiples débats et un examen des plus minutieux, tout comme le projet budgétaire et les amendements qui matérialisent notre détermination, après les avoir soumis à un débat franc et honnête devant nos concitoyens au sein de cette assemblée.
« Étudier », « décider » et « débattre » sont tous des éléments importants voire essentiels. En consacrant nos efforts à l’application de chacun d’entre eux, nous continuerons cette année encore de développer une politique marquée par la confiance et l'empathie.
II. Un tournant historique
Le Japon contemporain a connu deux tournants majeurs dans son histoire.La Restauration de Meiji puis, 77 ans plus tard, la fin de la Seconde Guerre mondiale. Curieusement, 77 ans après, nous sommes aujourd’hui de nouveau face à un croisement de notre histoire.
L'agression russe contre l'Ukraine. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a montré son incapacité à répondre au défi lancé contre « l'ordre international pacifique fondé sur l'État de droit » auquel le monde avait fermement adhéré. De même, l’affaiblissement de cet ordre international pacifique est devenu évident, notamment par l’action de certains États profitant de cet état de fait : ceux qui cherchent à renforcer leurs liens avec la Russie, ceux qui cherchent à dégager des intérêts notamment dans le domaine de l’énergie, ceux qui poursuivent le développement de missiles nucléaires...
À cela s’ajoute un défi qui ne peut plus attendre et qu’on peut désigner dans son sens le plus large de défi de la durabilité : la question de plus en plus pressante du changement climatique, les défis globaux telles que la lutte contre les maladies infectieuses ou encore les disparités qui sont apparues partout dans le monde.
Autre élément manifeste, l’évolution et l'altération de la mondialisation, dont on pensait qu'elle apporterait unité, paix et prospérité à notre planète, illustrées par des chaînes d'approvisionnement fragiles et instables, une crise énergétique et alimentaire à l'échelle mondiale ainsi qu'un investissement dans les personnes insuffisant.
Face à ces réalités, nous devons désormais prendre une nouvelle direction.
Nous devons faire fi de ce qu’on considérait comme le bon sens dans les époques passées et faire preuve d’une détermination ferme ainsi que d’une vision adaptée à notre époque, afin de générer un ordre social, économique et international propre à cette nouvelle ère.
Cette approche est d’ailleurs partagée par les chefs d'État et de gouvernement des pays dans lesquels je me suis rendu la semaine dernière en ma qualité de président du G7.
Le Japon ne se contentera pas d'assurer le succès du Sommet [du G7] à Hiroshima en mai prochain, mais assumera également tout au long de cette année sa responsabilité à la tête du G7 pour initier des actions à l’échelle internationale.
Ensemble, nous surmonterons ces grands remous de l'Histoire et veillerons à transmettre à la génération suivante cette nation qui porte le nom de Japon.
N’est-ce pas en unissant nos forces que nous continuerons de bâtir ensemble un nouvel âge pour la construction nationale (kunizukuri) ainsi qu’un ordre international stable.
III. Renforcement drastique des capacités de défense
Dans ce but, nous nous attaquerons de front et sans tergiverser aux nombreux défis difficiles et urgents auxquels nous sommes désormais confrontés pour y apporter une réponse à chacun.Forts de cette détermination, nous avons défini en fin d'année dernière des mesures dont une nouvelle stratégie de sécurité nationale, après plus d’un an de débats et d’expertises.
Notre priorité majeure est le développement d'une diplomatie dynamique, qui nécessite en parallèle une capacité de défense pour lui venir en soutien. Face à l’environnement sécuritaire le plus tendu et le plus complexe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous avons mené des simulations hyperréalistes pour savoir si nous serions en mesure de protéger la vie de nos concitoyens en cas de nécessité. Nous avons ainsi réalisé un renforcement drastique de nos capacités de défense afin de reconfigurer un appareil défensif suffisant.
Nous avons sécurisé un budget de 43 trillions JPY sur cinq ans pour la défense et les mesures suivantes ont été prises : possession d'une capacité de contre-offensive pour dissuader des attaques adverses, refonte complète du système de défense dans la zone sud-ouest du territoire, réponse face à de nouveau environnements tels que le cyberespace et l'espace extra-atmosphérique, maintenance des équipements et renforcement des stocks de munitions, renforcement de la coopération entre les Garde-côtes du Japon et les Forces d’autodéfense, aide au renforcement structurel des industries de défense et aux transferts d'équipements de défense, application volontaire des fruits de la recherche et du développement (R&D) dans le domaine de la sécurité et de la défense, etc.
Ces efforts devront être maintenus et renforcés à l'avenir. Pour ce faire, nous devrons à partir de 2027 (an 9 de l’ère Reiwa) y ajouter chaque année de nouvelles ressources financières stables à hauteur de 4 000 milliards JPY. Une fois avoir fait notre maximum en matière de réforme administrative (réforme des dépenses publiques, utilisation des surplus budgétaires et sécurisation des recettes non fiscales, etc.), nous ne laisserons pas aux générations futures le poids du quart restant à couvrir dans ce budget et assumerons notre responsabilité vis-à-vis d’elles d’y répondre d’ici l'exercice 2027.
Même si cette décision représente une évolution majeure de la politique de sécurité et de défense du Japon, elle s’inscrira dans le cadre de notre constitution ainsi que du droit international. Je tiens à réaffirmer clairement qu'elle ne modifiera pas la position du Japon, qui restera une nation pacifique fermement attachée aux « trois principes non-nucléaires » et à une politique centrée sur la défense nationale.
IV. Le « nouveau capitalisme »
- Remarques générales
Un modèle économique qui ne laisse pas le marché être roi lorsqu’il est confronté aux provocations de régimes autoritaires, mais vient à bout de la concurrence entre États à travers une collaboration des secteurs public et privé. Un modèle économique qui ne se limite pas à abaisser les coûts de production et de main-d’œuvre, mais assure la protection des matières premières comme des technologies stratégiques et garanti la résilience des chaînes d'approvisionnement.
Enfin, un modèle économique qui permet de surmonter les nombreux défis sociaux qui constituent la face sombre engendrée jusqu’à présent par le système économique, comme les questions liées au changement climatique ou les inégalités.
Le « nouveau capitalisme » que je promeus se base sur cette approche des problématiques qui sont communes à tous les pays.
En faisant de la collaboration public - privé une dynamique pour transformer les problématiques sociétales en moteurs de croissance, nous combinerons leur résolution avec la réalisation de la croissance économique. Nous bâtirons ainsi un modèle socio-économique durable et inclusif.
Assurons une véritable reprise de notre économique et remettons le pays sur la voie de la croissance cette année, alors que nous sommes sur le point de sortir de la pandémie de la COVID -19 et de retrouver pleinement notre quotidien.
- Mesures contre la vie chère
Sans activité économique il n’y aurait pas de finances publiques. Nous travaillerons donc à remettre sur pied notre économie et assainir les finances publiques.
- Revalorisation salariale d’ordre structurel
En nous reposant sur le socle bâti continuellement que représente la croissance économique, nous continuerons de réformer le marché du travail afin d’établir une « structure » permettant une revalorisation durable des salaires.
Ceci nécessite avant tout une revalorisation salariale qui soit supérieure à l’actuelle hausse des prix à la consommation.
Le Gouvernement consacrera toute son énergie aux investissements et aux réformes en faveur de la croissance économique. Il augmentera le salaire des agents du secteur public ainsi que celui des salariés des entreprises participant à des marchés publics.
Afin d’augmenter les salaires dans les PME, nous renforcerons également les mesures destinées à améliorer la productivité, à optimiser la gestion de la sous-traitance, à favoriser les prix intermédiaires et à rationaliser les contrats de freelance.
Au final, nous bâtirons une société où une main-d’œuvre diversifiée et des individus motivés travailleront au maximum de leurs capacités, ce qui augmentera la productivité dans les entreprises et conduira à de nouvelles augmentation salariales, permettant la pérennisation de ces dernières.
Pour ce faire, en plus de régulariser les personnes occupant un emploi non régulier qui le souhaitent, nous accélérerons la réforme du marché du travail sur trois fronts en nous plaçant du point de vue des salariés : soutien aux plans de développement des compétences à travers la requalification (reskilling), établissement d'une rémunération au mérite sur le modèle japonais et promotion de la mobilité professionnelle vers les secteurs de croissance.
Concernant la requalification (reskilling), nous fournirons des aides aux compétences en mettant l’accent sur les secteurs de croissance tels que la transformation verte (transition vers les énergies propres) (GX), la transformation numérique (DX) et les startups. Dans le même temps, les aides destinées aux salariés en CDI, qui sont principalement délivrées via les entreprises, seront revues afin de se recentrer sur les aides directes à la personne. À cela s’ajoutera la création d’un cadre pour fournir une aide coordonnée allant de la requalification (reskilling) à la conversion professionnelle, et ce indépendamment de l'âge et du genre. Nous favoriserons également la remise à niveau des compétences dans une perspective à plus long terme.
En parallèle, nous souhaitons que les entreprises continuent de s’organiser pour accueillir en leur sein de tels profils.
Face à une accentuation de la concurrence pour attirer les bons profils, il est impératif que les entreprises passent d’un système de rémunération basé sur l'ancienneté à un système de rémunération au mérite à la japonaise, où les compétences répondant aux besoins professionnels sont estimées à leur juste valeur et sont répercutées sur les augmentations salariales.
D'ici juin 2023, nous proposerons une modélisation catégorisant les méthodes d’introduction d’un système de rémunération au mérite adapté aux besoins des entreprises japonaises.
- Investissements et réformes
- La transformation verte (transition vers les énergies propres) (GX)
La Russie a utilisé l’énergie comme une arme de guerre. Les pays dont les populations connaissent d’importantes perturbations au quotidien ont commencé à mettre en place une stratégie déterminée consistant à faire « d'une pierre trois coups (sic) » pour réaliser simultanément les trois objectifs de la décarbonation, d'un approvisionnement énergétique stable et de la croissance économique.
La mesure « GX » du Japon a également été conçue pour réaliser ces trois objectifs.
La « tarification du carbone pour favoriser la croissance (Pro-Growth Carbon Pricing) », qui générera sur dix ans plus de 150 000 milliards JPY en investissements public et privé. L’État mettra en place un nouveau cadre pour un investissement initial (upfront investment) de 20 000 milliards JPY. Nous favoriserons la sobriété énergétique, les applications concrètes de l’hydrogène et de l'ammoniac, ainsi que la recherche et développement (R&D) dans les technologies de décarbonation comme les énergies renouvelables et le nucléaire civil.
Le « nouveau capitalisme » a pour vocation d’incarner un partenariat public-privé dans lequel l'État incite les investissements privés en fournissant un plan pluriannuel, en s'engageant sur un budget, en augmentant la visibilité et en permettant un taux de rendement attendu prévisible. Nous soumettrons un projet de loi à cet effet durant cette session parlementaire.
Nous mobiliserons toute les capacités des secteurs public et privé pour relever le défi de cette réforme majeure sur le plan économique, sociale, industrielle et régionale qui porte le nom de mesure « GX ».
Un approvisionnement énergétique stable présuppose d’assurer une diversification des sources d’énergie.
En plus des initiatives visant à maximiser le déploiement des énergies renouvelables, comme le raccordement des réseaux électrique de Hokkaido et du Honshu - une préoccupation de longue date -, nous réemploierons les sites des centrales nucléaires déclassées pour y installer des réacteurs innovants de nouvelle génération et prolongerons pour une période déterminée la durée d'exploitation des centrales nucléaires existantes, avec pour principes premiers de garantir leur sûreté et d’obtenir l’acceptation des communautés locales. En outre, mon Gouvernement prendra l'initiative pour poursuivre les opérations de traitement des déchets ultimes.
Face à la crise énergétique mondiale, l’importance d’une transition énergétique réaliste en Asie ne cesse de se renforcer. Le Japon apportera son soutien à la décarbonation de l'Asie en donnant corps dès ce printemps au concept d’une « communauté asiatique à zéro émission (Asia Zero Emissions Community) », que le Japon promeut depuis l'année dernière.
- La transformation numérique (DX)
Je voudrais tout d’abord mettre en avant la carte « My Number », véritable passeport de la société numérique.
En multipliant les innovations, nous avons fait passer le nombre de demandes d'affiliation de 55 millions à 85 millions au début de l'année dernière. La carte « My Number » est désormais l'outil d'identification le plus usité au Japon, loin devant le permis de conduire.
Avec cette carte, il devient possible de dématérialiser les documents d’identification comme le permis de conduire ou toutes les autres catégories de permis nationaux, ainsi que d'accomplir les formalités en ligne pour les déductions des frais médicaux et le « Hometown Tax » (furusato nozei) [NdT Système au Japon qui permet aux contribuables qui vivent dans les zones urbaines de contribuer aux zones rurales en échange d’un crédit d’impôt sur le revenu et de taxe municipale] lors de la déclaration d'impôt.
Concernant les soins médicaux, un simple smartphone suffira à l’avenir pour obtenir un rendez-vous dans un établissement de soins ou vérifier le détail de son traitement sans avoir sur soi son billet d'examen médical ou sa carte d’assuré médical. Les smartphones munis des informations de la carte « My Number » remplacent aussi de plus en plus la carte d'étudiant pour attester de son âge, pour effectuer des achats ou encore pour acheter des places de concert.
Les secteurs public et privé collaborent pour donner naissance à une société où l’intégralité des services, publics comme privés, nécessitant de prouver son identité pourront être utilisés simplement et facilement.
Nous travaillerons également à la révision complète de la réglementation analogique qui bloque la transformation numérique.
Plus précisément, nous appliquerons sur une période de deux ans (2022 – 2024) et en une seule fois diverses réformes, comme la possibilité d'effectuer en ligne les diverses formalités administratives ou la révision des règlementations nécessitant la fourniture d'informations uniquement sous le support d’une disquette informatique.
Nous passerons au crible les 40 000 lois et règlementations et, une fois les préparatifs terminés, nous soumettrons à cette assemblée un projet de loi pour les modifier en une seule fois.
- L’innovation
Il y a quelques jours, une équipe privée nippo-américaine a développé un traitement qui limite la progression de la maladie d'Alzheimer, une première mondiale qui suscite beaucoup d’attentes quant à une véritable distribution au niveau mondial, s’est vu accordé une autorisation accélérée de mise sur le marché par les autorités sanitaires américaines (FAD).
C'est un grand plaisir de voir qu'une innovation venue du Japon, une première mondiale, dépasse nos frontières pour apporter une lueur d’espoir aux personnes souffrant de troubles cognitifs ainsi qu’à leurs proches.
Pour permettre à de telles informations de nous parvenir en continu, nous soutiendrons les investissements en R&D dans les domaines stratégiques (semi-conducteurs, technologies quantiques, intelligence artificielle et technologies de communication de dernière génération, biotechnologie, espaces extra-atmosphérique et océanique) en adoptant une approche stratégique nationale qui s’inscrive à moyen et long termes. Dans le même temps, nous nous attacherons à réformer les réglementations qui entravent l'innovation.
Nous allons également procéder à une refonte des facultés des sciences et d'ingénierie pour répondre aux besoins de notre société et continuer de soutenir les jeunes chercheurs.
Enfin, nous augmenterons le nombre de Japonais partant étudier à l’étranger et continuerons d’accueillir les étudiants étrangers prometteurs dans le but d'améliorer la qualité de l’enseignement à travers une révision du traitement des personnels enseignants, d'internationaliser notre système éducatif et de former un vivier professionnel apte à évoluer à l’international.
Dans deux ans se tiendra l'EXPO 2025 Osaka, Kansaï. En tant que champs d’expérimentation pour la société du futur, avec des voitures volantes, nous présenterons au reste du monde un Japon innovant et dynamique.
- Startups
Notre objectif est de plus que décupler en cinq ans les investissements dans les startups, de développer les programmes destinés à découvrir et former des talents exceptionnels, de renforcer le financement de la recherche et développement expérimentales (R&D Venture), d’attirer les meilleures universités européennes et américaines pour donner corps au concept d’un Campus international des startups (Global Startup Campus) et de soutenir l'innovation ouverte (open innovation) par une collaboration entre les grands groupes et les startups au moyen de la fiscalité.
En outre, un nouveau système de garantie de crédit sera mis en place pour permettre aux jeunes entrepreneurs de lever des fonds sans avoir à se porter caution personnelle.
Nous créerons également un environnement dans lequel les travailleurs étrangers pourront avoir un rôle actif, en adoptant par exemple un nouveau système pour accueillir des travailleurs hautement qualifiés et de classe internationale.
Les grands groupes qui tirent aujourd’hui l'économie japonaise étaient à l’origine des « startups » fondées dans le Japon d’après-guerre. Nous réaliserons un second boom de l'entrepreneuriat, qui fera suite à celui d'après-guerre, et créerons des entreprises aptes à servir de moteur à l’économie du Japon de demain.
- Plan de doublement du revenu des actifs
Si nous réussissons à résoudre la problématique durable de générer un flux allant « de l'épargne vers l'investissement », nous pourrons réaliser un cercle vertueux en matière de croissance et de revenu des actifs par une augmentation des ressources financières des ménages et un élargissement de l'offre de capital de croissance.
Dans cette optique, nous avons décidé d'élargir radicalement le NISA (Nippon Individual Saving Account) et de le rendre pérenne, en doublant sur cinq ans le nombre total de comptes NISA ainsi que le volume des dépôts bancaires.
Au nom de la stratégie nationale, nous prendrons des mesures pour soutenir la constitution d'actifs dans le but d’en doubler les revenus de gestion à long terme.
Le moment n’est-il pas venu de mettre en œuvre ces politiques de manière vigoureuse ?
V. Politiques de l'enfance et de la famille
Et cette année, je veux que le « nouveau capitalisme » franchisse une nouvelle étape.J'ai déclaré que le « nouveau capitalisme » était un défi destiné à créer un nouveau modèle socio-économique « durable » et « inclusif ».
En prenant en considération la « durabilité » et « l'inclusivité » de notre modèle socio-économique, nous avons fait de la « politique de l'enfance et de la famille » son élément le plus essentiel.
Du fait de la baisse rapide du taux de natalité, on estime le nombre de naissances à moins de 800 000 pour 2022, plaçant le pays dans une situation critique où la capacité à assurer le fonctionnement de la société est remise en question. Gérer la politique de l'enfance et de la famille est une question urgente qui ne peut être reportée.
Nous devons créer un modèle socio-économique qui donne la priorité aux enfants et inverse le taux de natalité.
En adéquation avec les trois grandes orientations que j'ai indiquées au secrétaire d'État en charge de la politique de l'enfance, nous allons étudier des mesures concrètes afin de renforcer la politique de l'enfance et de la famille. Pour réduire la pression des dépenses scolaires dans l’enseignement supérieur, nous travaillerons également à l'introduction d'un système de remboursement des emprunts étudiants une fois entré dans la vie active.
Durant cette phase d’étude, une priorité absolue doit être donnée aux suggestions faites par les personnes concernées. Je commencerai par écouter avec attention les remarques des « acteurs » de l'enfance et de l’éducation des enfants - les pères, les mères, les personnels travaillant dans le domaine des services à l’enfance ainsi que les jeunes – de tout le pays. Nous souhaitons mettre en place une politique de lutte contre la baisse de la natalité d’une dimension encore jamais vue et qui implique tout le monde, indépendamment de l'âge ou du genre.
Puis, sous l’autorité de l'Agence nationale pour l'enfance et la famille (Children and Families Agency) qui sera créée en avril prochain, nous procèderons à une compilation systématique des politiques relatives à l'enfance et à la famille essentielles pour notre société et présenterons en juin un cadre général pour doubler le futur budget consacré à l'enfance et à la famille pour les grandes orientations de notre stratégie.
La politique de l'enfance et de la famille représente le meilleur des investissements dans l'avenir. Pour l’appliquer de manière efficiente, nous allons d'abord en identifier le contenu substantiel, puis, en fonction de ce dernier, nous y apporterons diverses modifications en réfléchissant aux moyens que nous avons pour soutenir cette politique tous ensemble et de façon continue : les relations avec les différents régimes d'assurance, le rôle de l'État et des collectivités locales ou encore la nature des aides à apporter à l'enseignement supérieur.
Créer une société où l’on puisse avoir des enfants et les élever en toute sérénité. Ne devons-nous pas travailler ensemble sur cette question, qui nous concerne tous, toutes générations confondues ?
Dans le même temps, nous œuvrerons à l’établissement d’un système de sécurité sociale durable, qui instaure une entraide en fonction de ses capacités, en limitant l’augmentation de la charge sur les jeunes générations et en augmentant le nombre de personnes soutenant le régime de protection sociale, avec, par exemple, la protection universelle pour tous les travailleurs.
VI. Bâtir un modèle socio-économique inclusif
Une société qui respecte la diversité, dont tous les membres, jeunes et vieux, hommes et femmes, avec ou sans handicap, peuvent trouver un sens à leur vie.Une société où les motivations de chacun pourront pleinement s’exprimer, peu importe l’environnement où l’on évolue.
Afin de créer ce modèle socio-économique inclusif, nous nous focaliserons tout particulièrement sur les politiques destinées à permettre aux femmes, à la jeunesse et aux collectivités rurales d’exprimer leur potentiel.
- Femmes
À cette fin, nous travaillerons sur plusieurs fronts, en procédant notamment à une révision du « seuil du 1,03 millions JPY » [NdT. désigne le revenu annuel maximal des personnes travaillant à temps partiel pour bénéficier des avantages fiscaux afférents], et du système dit du « mur des 130 millions JPY » [NdT. système permettant aux personnes dont le revenu annuel totalise au maximum 130 millions JPY d’être affiliées au régime social de leur conjoint ou de leur tuteur légal], considérés comme un obstacle à l'activité économique des femmes, afin d’instaurer un système qui facilite la prise de congés de maternité aussi bien pour les hommes que pour les femmes.
Enfin, nous travaillerons également à la révision des lois relatives à la prévention des violences conjugales et à la protection des victimes afin de renforcer les actions de lutte contre les violences conjugales.
- Jeunesse
Grâce à ces différentes initiatives, nous assurerons des revenus plus élevés aux jeunes ainsi qu’aux jeunes ménages et créerons une société où les jeunes pourront vivre en ayant espoir en l'avenir.
- Lutte contre la solitude et l'isolement social
- Développement local
Nous consacrerons tous nos efforts à la redynamisation des industries clés de nos régions.
S’agissant de l'industrie touristique, nous stimulerons la demande par le biais d’aides en faveur du tourisme intérieur, que nous couplerons avec la promotion du tourisme à forte valeur ajoutée et l’amélioration de l'attrait touristique de nos régions, au moyen par exemple des parcs nationaux. Le but est de remplir le plus rapidement nos objectifs de porter les dépenses des touristes étrangers au Japon à 5 000 milliards JPY et le total des dépenses du tourisme intérieur à 20 000 milliards JPY.
S’agissant des secteurs de l’agro-alimentaire, de la sylviculture et de la pêche, notre objectif est de renforcer notre sécurité alimentaire en favorisant la production au niveau national d'engrais, d'alimentation animale et des principales cultures céréalières, et, dans le même temps, en faisant que ces secteurs soient professionnellement attractifs et aptes à susciter des vocations.
Concernant les exportations de produits issus de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, nous développerons les aides à l’export dans l’optique d’anticiper notre objectif de réaliser un volume de 2 000 milliards JPY en 2025.
Pour le réseau autoroutier, véritable fondement de l'économie locale, nous développerons un système destiné à lutter contre le vieillissement des chaussées et à instaurer des opérations continues de modification et d'amélioration, y compris l’établissement d’autoroutes à quatre voies. Les subsides officiels seront également étendus à la « refonte » des transports publics locaux.
En outre, nous soutiendrons l'implantation d'entreprises à l’échelle locale, attirerons une main d’œuvre et des financements étrangers, développerons des stades, des grandes salles évènementielles (arena) et des structures pour des activités sportives, culturelles et pédagogique à travers des partenariats public-privé, et travaillerons sur des amendements destinés à insuffler une nouvelle dynamique aux collectivités territoriales.
L'initiative à l’origine de toutes les actions en faveur du développement local est le concept d’une nation de cités-jardins connectées (Vision for a Digital Garden City Nation), qui vise à résoudre les problématiques sociales des collectivités locales au moyen des technologies numériques et à instaurer une « société qui permette à chacun de vivre commodément et confortablement partout dans le pays ».
Conjointement au développement constant d’infrastructures numériques telles que la fibre optique et la 5G, nous poursuivrons l’implantation effective du numérique jusque dans les recoins les plus éloignés du pays.
En premier lieu, des projets combinant agriculture intelligente, livraison par drone et services de surveillance à distance seront développés sur 150 sites dans les régions montagneuses du Japon.
En avril prochain, nous lancerons un nouveau système permettant la conduite automatisée de niveau 4. L’objectif est de mener d'ici 2025 des études pilotes de véhicules automatisés dans l’ensemble des départements japonais.
N’allons-nous pas créer un Japon où tout un chacun peut s’épanouir, où qu’il se trouve ?
VII. Soutenir la réponse aux catastrophes et à la reconstruction
Cette année marque les 100 ans du Grand Tremblement de terre du Kantô. La réponse aux catastrophes qui augmentent en intensité et en fréquence constitue un autre dossier important que nous devons traiter sans attendre.Parallèlement au développement continu du plan quinquennal pour l’accélération de la prévention et de la réduction des risques de catastrophes, ainsi que de l’établissement de la résilience nationale (Five-Year Acceleration Plan for Disaster Prevention, Disaster Mitigation, and Building National Resilience), un nouveau plan directeur pour la résilience nationale sera élaboré afin de renforcer à moyen et long terme ainsi que de manière durable et pérenne la prévention et la réduction des catastrophes ainsi que la résilience nationale.
Nous prendrons toutes les mesures possibles pour faire face aux situations de crise comme les fortes chutes de neige ou la grippe aviaire, en apportant notamment notre appui aux collectivités locales en temps voulu.
Nous renforcerons nos capacités de réaction aux catastrophes et aux accidents en affinant les prévisions météorologiques pour affronter typhons et pluies torrentielles, en renforçant les mesures pour lutter contre l’insolation et préserver des vies humaines des chaleurs extrêmes, ou en soumettant un projet de loi pour garantir la sécurité des navires de plaisance après l'accident d'un bateau touristique à Shiretoko dans le Hokkaido.
Nous collaborerons également avec la population locale pour faire avancer la reconstruction de Fukushima, qui est le dossier prioritaire de mon gouvernement.
L'année dernière, des résidents ont pu pour la première fois regagner leurs foyers situés dans des zones où de tels retours étaient considérés comme durablement problématiques.
Nous gardons l’objectif de lever l'ordre d'évacuation pour les centres de reconstruction spécifiques et de revitalisation restants et réaliserons aussi des actions concrètes pour permettre le retour dans les autres zones soumises à restriction des personnes qui le désirent.
Parallèlement à cela, l’ensemble de mon gouvernement s’attèlera à promouvoir un développement communautaire (machizukuri) à travers la culture et les arts, notamment cinématographiques, à poursuivre le déclassement [de la centrale de Fukushima Dai-ichi] et de la gestion des eaux traitées par filtrage ALPS (Système avancé de traitement des liquides), et le développement de l’Institut de Fukushima pour la Recherche, l'Enseignement et l'innovation (Fukushima Institute for Research, Education and Innovation ou F-REI). Nous traiterons la question de la reconstruction et de la revitalisation de Fukushima avec la responsabilité qui s’impose.
VIII. Lutte contre la pandémie de la COVID-19
Près de trois ans se sont écoulés depuis l’émergence du SARS-CoV-2. Grâce à la coopération de la population et des travailleurs essentiels (médecins, infirmier(e)s, personnels soignants) qui agissent sur le terrain, nous avons surmonté les vagues épidémiques et poursuivons notre transition vers une vie « avec le coronavirus (with Corona) ».Concernant la situation épidémique actuelle, nous mettrons tout en œuvre pour maintenir les mesures de prévention des infections ainsi que notre système de santé, et ferons notre maximum pour surmonter cette huitième vague.
En principe, nous poursuivrons au cours de ce printemps les discussions pour retirer la COVID-19 de la Loi relative aux mesures de lutte contre les nouveaux types de virus grippaux et la considérer comme une maladie infectieuse de catégorie 5. Nous examinerons et organiserons la transition graduelle des différentes mesures et politiques de lutte afférentes, telles celles relatives au système de santé et aux aides publiques.
S’agissant du port du masque sanitaire, nous souhaitons redéfinir notre approche et la combinant avec la reclassification [de la COVID-19] dans la catégorie 5 des maladies infectieuses. Dans un premier temps, je tiens à m’assurer de nouveau que chacun soit bien au fait du principe actuellement en vigueur, à savoir qu’en « règle générale » le port du masque n’est pas obligatoire en extérieur.
Le PIB et la valeur ajoutée des entreprises ont d’ores et déjà retrouvé leurs niveaux d'avant la COVID, tout comme le taux effectif de vacance d'emploi. Nous n’aurons de cesse de poursuivre nos efforts pour permettre à la population de revenir à la normalité à tous les niveaux : chez eux, à l'école, sur leur lieu de travail, au sein de leur communauté.
Afin d’apporter une réponse appropriée aux futures crises sanitaires, nous soumettrons à la Diète un projet de loi relatif à la création d’une Direction générale de la gestion des crises épidémiques au sein du Bureau du Cabinet du Premier ministre, et d’un centre japonais, équivalent au Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC).
IX. Diplomatie et sécurité
Face au « tournant historique » que nous connaissons, nous déploierons avec force et de manière proactive une diplomatie réaliste pour une nouvelle ère, afin de préserver nos intérêts nationaux en restant ancrés aux valeurs universelles.Cette année, le Japon assume la présidence du G7 et siège parmi les membres non permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous profiterons de cette occasion pour mener des initiatives en faveur de la paix et de la prospérité internationales.
Avec la poursuite de l’agression russe contre l'Ukraine, un acte brutal qui ébranle les fondements de l'ordre international, l'environnement sécuritaire autour du Japon est le plus tendu et le plus complexe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Aucune tentative unilatérale pour modifier le statu quo par la force ne sera acceptée dans aucune partie du monde. A l’occasion du sommet du G7 à Hiroshima, je souhaiterais réaffirmer au monde entier notre ferme détermination à défendre ce principe et à maintenir un ordre international libre, ouvert et fondé sur l'État de droit.
De même, les Membres du G7 seront unis et renforceront leur engagement vis-à-vis du « Sud global » (Global South) pour que la communauté internationale toute entière coopère pour répondre aux différents défis globaux. À cette fin, nous apporterons une réponse coordonnée aux crises énergétique et alimentaire ainsi qu’aux risques de ralentissement de l'économie mondiale. Nous continuerons également de soutenir fermement les sanctions contre la Russie et les aides à l'Ukraine.
Nous profiterons du sommet [du G7] qui se tiendra à Hiroshima, ville ayant subi un bombardement nucléaire, pour mener les actions internationales en faveur d’un monde sans armes nucléaires. Avec les conseils avisés du comité international des sages pour un monde sans armes nucléaires, nous développerons des actions réalistes et pratiques en nous appuyant sur nos initiatives passées et existantes, à commencer par le « Hiroshima Plan Action ».
Nous devrons également traiter de nombreux autres défis : problématiques régionales, sécurité économique, droits de l'homme, changement climatique, santé et développement. Le Japon jouera son rôle d’initiateur dans la réponse à cette multitude de préoccupations.
Le Japon veillera aussi à renforcer les fonctions des organes onusiens, y compris par la réforme du Conseil de sécurité.
Le Japon poursuivra également le renforcement de ses relations bilatérales sur la base des relations de confiance qu'il a développées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les relations avec les États-Unis constituent l’axe central de la diplomatie du Japon. Conformément à la récente déclaration conjointe Japon – États-Unis [NdT du 11 janvier 2023], nous continuerons de renforcer les capacités de dissuasion et de réponse de l'alliance nippo-américaine, et de contribuer à la paix et à la stabilité régionales comme à la prospérité de la communauté internationale. Nous collaborerons aussi en matière de sécurité économique, comme dans la coopération relative aux chaînes d'approvisionnement résilientes ou aux semi-conducteurs, notamment via divers canaux dont la version économique de la « Réunion 2+2 ».
Parallèlement au renforcement de l’alliance nippo-américaine, nous continuerons de travailler à réduire la charge que représentent les bases américaines implantées au Japon. Dans l’optique d’une rétrocession complète de la base aérienne de Futenma le plus rapidement possible, nous poursuivrons la relocalisation de cette dernière à Henoko. Nous doterons également Okinawa d’une économie forte.
Tout en utilisant au mieux le Dialogue quadrilatéral (« Quad ») (Australie, États-Unis, Inde et Japon) et en approfondissant nos collaborations avec nos partenaires, notamment en Asie, en Europe et en Océanie, nous travaillerons à renforcer davantage notre coopération destinée à promouvoir un « Indopacifique libre et ouvert ». Nous transmettrons les résultats de notre présidence du G7 au G20, que l'Inde préside, et les relierons au Sommet spécial pour célébrer les 50 ans de l'amitié et de la coopération Japon - ASEAN, puis les diffuserons comme un message de l’Asie au reste du monde. Nous viserons également à produire des résultats tangibles dans la mise en œuvre effective et une expansion du Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP), tout en maintenant une ouverture de haut niveau, ainsi que dans le cadre d’initiatives telles que le Cadre économique pour l'Indo-Pacifique (Indo-Pacific Economic Framework ou IPEF) ou la libre circulation des données en toute confiance (data free flow with trust ou DFFT).
La paix et la stabilité régionales demeurent essentielles. Par rapport à la Chine, nous revendiquerons ce qui doit l’être - notamment concernant ses tentatives unilatérales pour changer le statu quo par la force en mers de Chine orientale et méridionale - et réclamerons qu’elle adopte des comportements responsables. Conscients que cette année marque les 45 ans du Traité de Paix et d'Amitié entre le Japon et la République populaire de Chine, nous multiplierons les dialogues soutenus, y compris au plus haut niveau et même sur les sujets épineux, et continuerons d’établir, grâce à nos efforts mutuels, une « relation constructive et stable » afin de coopérer sur les défis communs.
Avec la République de Corée, un voisin important avec lequel nous devons coopérer pour relever les différents défis globaux, nous maintiendrons des échanges étroits afin de rétablir et développer des relations bilatérales saines, sur la base des relations d'amitié et de coopération qui ont suivies la normalisation de nos relations diplomatiques [NdT en 1965].
S’agissant de nos relations avec la Russie, ces dernières sont rendues difficiles par l'agression russe contre l'Ukraine. Le Japon reste cependant attaché à sa position de résoudre nos différents territoriaux et de conclure un traité de paix. Nous ne tolérerons jamais les lancements balistiques que la Corée du Nord mène à une cadence et sous une forme sans précédent. Conformément à la Déclaration de Pyongyang conclue entre le Japon et la Corée du Nord, notre objectif est d’apporter une réponse globale aux diverses questions encore en suspens, telles que les enlèvements ou le programme nucléaire et balistique, de régler notre passé malheureux et de normaliser nos relations diplomatiques. Parmi ces dernières, la question des enlèvements – la plus importante de toutes - constitue un grave problème humanitaire et sa résolution ne saurait attendre. Nous montrerons notre résolution et saisirons toutes les occasions possibles pour assurer le retour rapide de toutes les victimes au Japon. Je suis moi-même prêt à rencontrer directement le Président Kim Jong-un sans aucune condition préalable.
L'un des outils majeurs de cette diplomatie multilatérale et bilatérale est la coopération au développement. Nous modifierons d’ici la fin du premier semestre 2023 la Charte de la coopération au développement, qui fixe nos orientations pour les dix prochaines années, afin de donner la prédominance aux discussions sur une réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) conforme au principe de la « sécurité humaine ».
X. Réforme de la Constitution
La réforme de la Constitution est un autre sujet qui ne peut être différé. La dernière session extraordinaire de la Diète a donné lieu à un débat animé qui a transcendé les clivages politiques.J'espère sincèrement que ce Parlement mène un débat des plus approfondi en vue de la toute première réforme de la Constitutionnelle depuis sa promulgation.
XI. Confiance politique
L'année dernière a vu une série d’affaires mettant en cause les liens avec l’ancienne Église de l’Unification, la relation entre les politiques et l’argent ou encore la confiance politique de nos concitoyens. Et c’est avec beaucoup de sérieux que je prends note des commentaires sévères qu’ils font à ce sujet.Sans la confiance des autres, vous ne pouvez rien faire. Je suis d’autant plus attristé que j’ai toujours pensé en tant que politicien que la confiance représentait le fondement essentiel de l’action politique. À l'avenir, nous travaillerons à différentes réformes destinées à éviter qu’une telle situation ne se reproduise.
S’agissant de l'ancienne Église de l'Unification, nous appliquons constamment les nouveaux textes de loi adoptés lors de la session extraordinaire de la Diète de l'année dernière dans le but d'apporter des aides efficaces aux victimes et d'éviter la récurrence d’une telle situation. Nous œuvrerons à avoir une juste appréhension de la situation et améliorerons l’organisation du conseil aux victimes.
XII. Conclusion
Depuis que j'ai pris mes fonctions comme Premier ministre du Japon, je me suis rendu dans tout le pays et ai échangé avec nombre de nos concitoyens. J'ai ainsi rencontré des étudiants à Niigata qui travaillent dur pour acquérir des compétences en matière de conception d’objets (monozukuri), une mère à Kagoshima qui travaille dans la production de bœuf wagyu tout en élevant son enfant, un père qui est impliqué dans la garde d’enfant au sein d’une structure d'aide à l'enfance de Shibuya. C’est le Japon que je souhaite bâtir, un Japon où chacun pourra s’épanouir et avoir espoir en l'avenir.Je continuerai de faire mon possible pour remplir la mission historique qui m'a été confiée, afin de transmettre aux générations futures ce pays qui porte le nom de Japon. C’est ensemble que nous progresserons pas à pas sur cette voie.
J’en appelle à la compréhension et au soutien continus de nos concitoyens.
Merci de votre attention.
Traduction provisoire et purement informative